NOTRE DAME DE PITIE
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1 Historique

En 945, le Duc de Bretagne Alain Barbetorte fit don de l’Île de Batz (Le Croisic/Batz/Le Pouliguen) à l’Abbé Jean de Landévennec en remerciement de son aide dans sa guerre contre les Normands. Un Prieuré bénédictin fut aussitôt fondé, à Batz, puis plus tard une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié fut construite au Croisic, dépendante de la Paroisse de Batz. Son emplacement exact n’est pas certain, il est possible qu’elle ait été bâtie à l’emplacement actuel de l’église.
Le Croisic n’était relié à la terre ferme que depuis le milieu du 9ème siècle, par l’apparition de la bande de sable de Valentin. Le Croisic était évangélisé peut-être dès le 6ème siècle : on raconte que Saint Félix, évêque de Nantes, baptisa les saxons résidents à l’emplacement de la chapelle du Crucifix.
La construction de l’église actuelle, de nouveau dédiée à Notre Dame de Pitié, commence en 1494, sous les règnes de Charles VIII et Anne de Bretagne, en lien avec l’expansion économique et démographique du Croisic. On utilise pour cela des pierres de granit extraites de la pierrière de Batz et de Port aux Rocs, et acheminées par la mer jusqu’au pied du chantier (un étier occupait alors l’emplacement de la place Donatien Lepré). Le chantier s’étale de 1494 à 1528.
En octobre 1501, une Bulle du pape Alexandre VI autorise la consécration de l’église où l’on pourra « baptiser, conserver l’eucharistie, célébrer la messe et les heures canoniales, au moins les jours de fêtes », sans porter préjudice à la paroisse Saint Guénolé de Batz.
L’argent nécessaire à la construction fut pris sur le droit de billot (impôt spécifique à la Bretagne sur les boissons alcoolisées et normalement dédié à la construction et à l’entretien des grandes œuvres de la ville).
L’église a été consacrée en mars 1507. En pratique, l’essor du Croisic fit que le recteur de la Paroisse y résidait dès le milieu du 16ème siècle et que St Guénolé de Batz était desservie par un vicaire .
L’église du Croisic devient une paroisse indépendante en 1763.
Durant la terreur, l’église est saccagée : mobilier et objets de culte vendus, cloches fondues, vitraux détruits... Le culte est réouvert en 1802, avec le retour de l’ancien curé non-jureur, l’abbé Crossay.
Rien ne reste des décors antérieurs : retables, vitraux, statues... Seules les peintures des voûtes apparaissent encore vaguement. Deux cloches échappèrent à la destruction : la Michelle qui sonne électriquement les heures et la Marie Jeanne installée dans le clocheton et actionnée manuellement une fois par an au 15 août.
L’abbé Bigaré, curé de la paroisse de 1839 à 1878, est l’artisan principal de la résurrection de l’église : dallage, toiture, bancs, vitraux... Il a également fait construire le presbytère. A sa suite, le Curé Dauffy continua la tâche C’est également le curé Dauffy (1878-1894) qui institua la Fête de la mer du 15 août, en 1893.
Les bancs actuels, bien abîmés, sont ceux installés voici plus de 150 ans par le Curé Bigaré. Le vitrail du chœur, s’écroule en 1963, et est remplacé par le vitrail actuel.
Le cinq centième anniversaire de la construction de l’église a été fêté en 1994. En 2004, la paroisse du Croisic est réunie à celles de Batz et du Pouliguen, formant la paroisse actuelle Saint-Yves-de-la-Côte-Sauvage. Entre 1994 et 2022, de grands travaux de rénovation intérieure et extérieure sont réalisés.
L’église est classée monument historique depuis 1906.

 

2 Présentation générale

L’église est construite, comme celle de Batz, dans le style breton gothique « flamboyant », selon le principe d’un vaste espace intérieur unitaire. Les façades latérales à larges piliers multiples, très fréquentes en Bretagne, permettent l’installation de grands vitraux. Les voûtes d’ogives sont en tuffeau de la Loire.
Malgré la relative rapidité de la construction, des adaptations successives intervinrent en cours de chantier. En particulier, une quatrième nef fut ajoutée au sud certainement pour faire face à l’augmentation de la population. On en observe une possible preuve par l’orientation à 45 degrés du pilier droit de la façade ouest, vue de l’extérieur. Les dimensions de l'église sont de 35m de long pour 27m de largeur.
La construction totalement en pierre des voûtes est rare en Bretagne à cette époque (signe de prospérité).
La construction présente de nombreuses dissymétries. Le vitrail du chœur n’est pas centré entre les deux piliers, le portail ouest n’est pas dans l’axe du chœur, les chapelles latérales nord et sud n’ont pas la même disposition... La sacristie attenante au sud-est impose le raccourcissement de la quatrième nef, les piliers sont tous différents...
Des modifications ont eu lieu au cours du 17ème siècle : construction du clocher en pierre terminé en 1700, et de la petite Chapelle St Pierre, second patron de la paroisse (patron des pêcheurs). Cette chapelle fut détruite au 19ème siècle, pour construire le presbytère (actuel centre du CCAS). La porte d’accès à cette chapelle subsiste dans le mur sud.
Le premier clocher en bois fut remplacé par un clocher en pierre à compter de 1670 sur le modèle de celui de Batz. Entre le clocher de Batz et celui du Croisic, on constate une évolution artistique, qui donne au clocher du Croisic une allure plus allégée. Le clocher du Croisic est légèrement plus haut que celui de Batz, mais le clocher de Batz est nettement plus visible de loin en mer, du fait de sa position au sommet d’une butte.
La chapelle Saint pierre fut construite en 1675 par les époux Pierre le Gruyer de Kervaudu, puis détruite par l’Abbé Bigaré au 19ème siècle pour faire place au presbytère.


3 Les piliers et les voûtes

Les voûtes en croisée d’ogive sont réalisées totalement en tuffeau, ce qui était novateur pour l’époque de la construction de l’église et signe de la prospérité locale.
La voûte du cœur de l’église de Batz/mer, élevée quelques décennies auparavant, est en bois, en forme de carène inversée.
Les voûtes centrales sont de plus en plus élevées du fond vers le cœur, ce qui provoque un effet d’agrandissement de l’espace.
Du fait des changements de plans durant la construction et de l’absence de symétrie, les piliers sont très différents les uns des autres : circulaires plus ou moins gros, cantonnés de colonnes polygonales ...
L’un des piliers du fond entre les travées 3 et 4 présente une face plate, peut-être souvenir du mur qui aurait été ensuite détruit pour ajouter la quatrième travée. On trouve sur ce pilier un culot renaissance soutenant une croisée d’ogives. Au même endroit, deux travées sont couvertes de voûtes à nervures multiples (liernes et tiercerons, décorées de clés pendantes).

Vues intérieures de l'église: photographie, et tableau de Chapleau (1930)

4 Les portails
• Le porche nord (1528)
Il est pratiquement l’entrée principale, ou du moins habituelle de l’église. Cela s’explique par le fait que le côté sud a longtemps été occupé par le cimetière. Cette porte Nord était appelée Porte Baptistère, car autrefois c’est là que le Prêtre accueillait les futurs baptisés.
En son état actuel, le porche nord de l'église du Croisic présente un aspect assez pauvre et dépouillé. Hormis la sculpture centrale de Pietà (réplique en pierre de 1994 d’une Pietà originale possiblement de 1528 en plâtre) le décor se résume à une série de voussures ornées de décors végétaux et pourrait être mis en relation avec des exemples un peu identiques, comme le porche droit de la chapelle Sainte-Barbe du Faouët, pratiquement contemporaine.
Les deux zones de tuffeau visibles de part et d'autre du porche en partie basse et sur la face externe de ces voussures sont symétriques. Il se peut qu’elles correspondent à d’anciennes niches ayant abrité des statues. La centrale niche avec dais et base ornée est une marque caractéristique de l'architecture gothique en Bretagne de cette époque.

                          Portail Nord                                                   Pieta du portail Nord                                                    Portail Sud

 

 

5 Les vitraux

Tous les vitraux de l’église ayant disparu quand l’abbé Bigaré (1840-1879) arrive au Croisic, celui-ci commence par les travaux urgents puis débute la restauration des vitraux en faisant appel à des donateurs. Il sera suivi par l’abbé Dauffy et l’abbé Clénet (1894-1928)

1-Saint Félix - 1900
Maître verrier : Lorin -Commanditaire : Abbé Clénet
"Le baptême des premiers Croisicais par Saint Félix", évêque de Nantes au VI s. Deux écus surmontent la grande évocation : les armes du Croisic et de Nantes, et au sommet du vitrail (« la mouchette ») la chapelle du Crucifix marquant la scène.
2-Saint Yves rendant la justice et faisant la charité 1901
Maître verrier : Lorin -Commanditaire : Abbé Clénet
"St Yves faisant la charité et rendant la justice" L'assesseur à droite du Saint porte les traits de l'abbé Clénet, marquant ainsi son passage dans l'image comme son prédécesseur Bigaré. Ce portrait fidèle n'exclue pas les lunettes, anachroniques au XVe s. La scène est haute en couleurs, le second plan laisse apparaître un paysage indéterminé.
Deux blasons : les armes de la famille de St Yves, les Kermartin, et les armes de Bretagne. La mouchette : probable chapelle St Yves, détruite après la Révolution.
3- La pêche miraculeuse 1875
Maître verrier : Denis -Commanditaire : l'abbé Bigaré
Saint Pierre, second patron de la paroisse et également patron des pêcheurs. Au-dessous, voir la porte donnant autrefois accès à la chapelle Saint-Pierre et que l'abbé fit détruire en 1860, une façon de marquer le souvenir ?
4-Immaculée Conception1881
Maître verrier : Clamens, Bordereau et Meignen -Commanditaire : Mademoiselle David de Drézigué.
Le dogme de l’ Immaculée Conception a été fixé en 1854- Mouchette : Lys Blanc, pureté et Trinité.
5- Saint René par Denis 1875
Maître verrier : Denis -Commanditaire : famille Bellinger
Pour compléter le pan brisé droit du chœur, la famille Bellinger fait réaliser toujours par le même Denis, une verrière consacrée à Saint René (Le chef de la famille Bellinger s’appelant René). Contrastant avec la méthode Échappé où les scènes occupent la plus grande partie de la verrière, saint René n’occupe que le médaillon central.
6- Saint Jean-Baptiste prêchant la pénitence 1860
Maître verrier : Echappé -Commanditaire : famille Bellinger
Attributs : peau de mouton (Sous un beau manteau). Il prêche la pénitence. Le phylactère porte l’inscription « Agere penitentiam » , Faites pénitence.
7- Grande verrière 1967
La précédente réalisée par Echappé a été détruite par la tempête de 1963 (Saint Jean soutenant la Vierge). Epoque du concile Vatican II. Modernisme de cette nouvelle verrière très colorée.
8- Marie présentée au Temple par ses parents Ste Anne et Saint Joachim 1860
Maître verrier : Echappé -Commanditaire : famille Lequitte.
Marie présentée au Temple par ses parents Ste Anne et Saint Joachim, selon l’évangile apocryphe de Philippe. Sur le phylactère : « Ducam ut appareat in conspectu domini », Je la conduirai à comparaître devant le Seigneur.
9- Saint Joseph 1871
Maître verrier : Denis -Commanditaire : l 'abbé Bigaré
L’abbé Bigaré souhaitant honorer son saint patron Joseph, fait poser le premier vitrail du bas-côté Nord. Premier portrait photographique porté dans un vitrail au Croisic. L'abbé Bigaré est fidèlement représenté en habit sacerdotal devant un Saint-Joseph hiératique.
10- Saint Goustan 1886
Maître verrier : Clamens, Bordereau et Megnen - Commanditaire : l 'abbé Dauffy
L'abbé fait réaliser un vitrail consacré à Saint-Goustan ; moine irlandais du Xème siècle dépendant de l’abbaye de St Gildas de Rhuys…. Le Saint rayonnant au milieu des éléments en colère et dont le navire sombre au second plan, fait face à une population en costume local traditionnel du XIXe s. et en prière. La scène occupe tout l'espace, le reste du décor se confine en formes géométriques très colorées où le rouge s'impose. Les visages très pâles, très expressifs. Inscription : saint Goustan sauvé miraculeusement rend grâce à Dieu. Ce vitrail veut rappeler l’histoire de Saint Goustan arrivant au Croisic à la suite d’un naufrage au 11ème siècle.
11- Les évangélistes au portail Nord
Maître verrier : Maître Denis - Commanditaire : Abbé Bigarré
Les quatre évangélistes et leurs attributs (Mathieu/homme ; Marc/lion ; Luc/bœuf ; Jean/aigle). Très classique
12- Saint Antoine de Padoue 1901
Maître verrier : Charles Lorin - Commanditaire : Abbé Clénet
"St Antoine de Padoue béatifié, accueilli par St François et la Vierge au Paradis" évoque l'ancien couvent des Capucins implanté au Croisic jusqu’à la Révolution. Un phylactère rappelle la date de fondation : l6l7. Deux blasons : les armes du Croisic et le blason franciscain (« conformités » : bras entrecroisés de jésus et de François, avec les marques des clous) et dans la mouchette, la chapelle du couvent, disparue sous la Révolution.
13- St Christophe portant l'Enfant Jésus pour traverser un gué 1901
Maître verrier : Charles Lorin - Commanditaire : famille de Partz et Caruël de Saint Martin
Chapelle de la mouchette : Saint Goustan. Un oratoire existait à proximité de l'ancienne route du Croisic à Guérande traversant le Traict. On priait saint Christophe mais aussi Saint Goustan. La scène représente d'un côté les voyageurs qui attendent pour traverser, et de l'autre côté l'ermite qui indiqua sa vocation au Saint.
Armes des donateurs, famille de Partz et Caruël de Saint Martin, restaurateurs de la chapelle du Crucifix.
14-15 La tempête apaisée et saint Pierre marchant sur l’eau 1875
Maître verrier : Maître Denis- Abbé Bigaré
Anachronique avec les clochers de Batz et du Croisic, pour montrer l’actualité paroissiale dans la scène évangélique. Inscription : La tempête.

Saint Joseph           Saint Felix          St Jean Baptiste.    St Goustan

 

 

 

6 Les statues

Itinéraire proposé : De l’entrée de l’église sous la tribune d’orgue, faire le tour dans le
sens inverse des aiguilles d’une montre. Un aperçu des œuvres et leur importance
historique. Les œuvres classées sont en gras.
On trouvera sur le circuit
• Saint Joseph (près des fonds baptismaux). Cette statue provient de la chapelle de la Maison Chapleau (ancien hospice du Croisic), léguée à la ville à la mort des époux Chapleau.
• Sainte Jeanne d’arc (près du monument aux morts de l’église) Statue classique fabriquée en 1913 en série après la béatification de la sainte (1909).
• Sainte Thérèse de L’Enfant Jésus. Statue en bois sculpté réalisée par Lin Gualino en 1938.
• Une Pietà réalisée au 21ème siècle par un donateur dans l’enfeu à droite de l’autel du rosaire
• Pietà – dans le chœur : 1902, en carton-pierre (mélange de papier de soie bouillie, de colle de peau versée à chaud, d'argile et de craie ayant, avant séchage, la consistance d’une pâte homogène), réalisée par la Maison Raffl à Paris (Spécialiste des statues religieuses).
• Vierge à l’enfant – statuette en plâtre, c’est la statue utilisée à la procession de la fête du 15 août.
• Ecce Homo – XVIIème siècle - Bois sculpté (la polychromie a disparu avec le temps) le revers est évidé.
• Vierge à l’enfant dite Notre Dame des Vents – XVIIIème siècle – Bois sculpté revers évidé (Ancienne figure de proue ?)
• Saint Jacques en tenue de pèlerin de Compostelle. –Statue en bois sculpté polychrome, revers évidé. Datée du XVIème siècle. Cette statue a subi une rénovation qui a permis de découvrir la 2ème couche de peinture après en avoir enlevé 5. La présence de Saint Jacques peut s’expliquer par le fait que Le Croisic était une étape maritime sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
• Saint Julien de Brioude – dit l’hospitalier. – Soldat romain du IIIème siècle, converti il a subi le martyr en 304. Statue polychrome. XVIIIème siècle (On peut remarquer la moustache !). La présence de Saint Julien peut s’expliquer par le moyen de transport que représentait autrefois la Loire.

Ecce Homo                  Saint Jacques         Sainte Thérèse

 

 

 

 

7 Les tableaux

1. Le Baptême du Christ (d’Antoine Meuret) 1862
Ce tableau peint par ce peintre nantais est caractéristique du rajeunissement de la peinture religieuse à partir des années 1840. De chaque côté, des Anges éphèbes présentent l’Aiguière au curé du Croisic plus qu’à Saint Jean-Baptiste, semble-t-il.
2. La guérison des dix lépreux (de Jules Elie Delaunay)
Ce tableau provient de l’hôpital du Croisic. Cette iconographie qui n’est pas fréquente montre le miracle rapporté par Saint Luc. L’intérêt du sujet, qui montre le Christ sur une route de Galilée est dans le fait que les lépreux se montrent aux prêtres. L’un d’eux rend gloire à Dieu et vient remercier le Christ. Cela suggère aux chrétiens la fidélité à l’église par la foi et le baptême. La signature en 1850 de ce tableau de Jules Elie Delaunay est d’un intérêt historique. C’est sa première grande œuvre.
3. Le passage de la mer Rouge (de Louis Desjardins) 17ème s.
Au centre, comme Dieu lui avait dit, Moïse étend son bâton sur la mer. Les Hébreux traversent à pied sec, les Égyptiens sont noyés (livre de l’Exode chapitre 14).
4. Le couronnement de Saint Jean-Baptiste (peintre anonyme)
Ce tableau datant du début du 19e siècle présente les caractéristiques classiques du 18e siècle par sa composition.
A droite se trouve trois personnes, un vieillard et 2 jeunes ; à gauche l’ange portant le Lys, symbole de pureté ; au centre Saint Jean-Baptiste avec le bâton et le phylactère.
Dans la partie supérieure se trouve la Trinité : le Père en vieillard dont le visage est la réplique de Saint Jean ; le Saint Esprit sous la forme traditionnelle de la colombe et le Fils
Jean Baptiste reçoit 3 couronnes :
 La couronne d’or, attribut des Saints de lignée royale puisqu’il descend de David par son père Zacharie et sa mère Élisabeth ;
 La couronne de roses qui symbolise les vertus données par l’Esprit-Saint aux Saints et aussi le Trophée du martyr ;
 La couronne d’étoiles : Saint Jean-Baptiste éclaire le monde.
 Ce tableau, situé à l’entrée de l’église non loin du bénitier octogonal est le symbole de l’entrée dans la communauté chrétienne.
5. La déploration du Christ 1670
Un pilier du premier bas-côté sud supporte un tableau datant du 17e siècle qui était celui de l’ancien maître-autel.
Cette œuvre anonyme traite le thème selon une composition en gros plan, fréquente à cette époque, qui écarte au maximum le pittoresque et l’anecdote ; la croix elle-même est évincée.
Seuls l’échelle et quelques instruments demeurés à terre indique la cause accidentelle de cette scène tout intérieure. Sur la droite des Anges assistent la vaine tendresse de la Vierge soutenant la main blessée, rassemblant les tristes trophées :
 La couronne d’épines
 Un titulus simplifié : « « IESUS NAZARENVS REX IVDEORUM » (« Jésus de Nazareth, roi des Juifs »)
Le sacrifice rédempteur est consommé. Marie présente son enfant exsangue ainsi convient-il de comprendre l’inscription peinte dans la partie supérieure de la toile : « DOLOR MEVS SVPER DOLOREM » (« voyez s’il existe une douleur supérieure à la mienne »)
Ce tableau semble inspiré de “ La descente de la croix “ du musée Capodimonte, d’Anibale Carrache.
6. Le repentir de Saint Pierre 17ème s.
Le coq sur la gauche rappelle le triple reniement de Pierre lors du procès de Jésus.
Saint-Pierre est avec ses clefs, sa barbe blanche et sa calvitie : il est ici dans une attitude d’humble remord et de reconnaissance pour le pardon du Christ.
7. L’éducation de la Vierge (tableau anonyme du 17e siècle) d’après Rubens.
Le tableau nous fait pénétrer dans l’intimisme du 17e siècle où la scène traditionnelle de Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge se métamorphose en une scène familiale bourgeoise. Elle enseigne non seulement sa fille mais un groupe de petites filles. Marie apprend les psaumes ce qui est à la fois une leçon de lecture, de musique et d’instruction religieuse. Ses compagnes s’exercent aux travaux d’aiguille.
Les anges sont présents ; en retrait Saint Joachim qui, lui-même étudie, surveille la leçon.
8. La vierge du Rosaire 19ème s.
Au-dessus de l’Autel du rosaire un ex voto, expression du “Merci” des marins à Dieu.
Marie porte l’enfant Jésus et tend un chapelet à l’équipage d’un bateau en perdition au milieu d’une mer agitée.
9. L’immaculée conception 18ème s.
Ce tableau provient du couvent des Capucins à qui il fut offert en 1778. Il représente la Vierge levant les yeux vers un croissant de lune et écrasant les serpents sous ses pieds
10. La remise des clés à Saint Pierre 19ème s.
Copie d’après Guido Reni « donnée par l’Empereur » en 1862. Le tableau illustre la déclaration du Christ à Saint Pierre : « Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux ». L’original est au Louvre.
11. Sainte Marie-Madeleine 18ème s.
Ce tableau datant du 18e siècle, montre l’opulence de la chevelure et de la robe de Marie-Madeleine. Elle semble réfléchir à sa fin prochaine.
La composition de ce tableau est en diagonale et les drapés sont d’une allure très simple, presque futile.
12. Saint Bernardin 17ème s.
Ce tableau représentant le Capucin Saint Bernardin de Sienne (1380-1444), aujourd’hui restauré, a trouvé sa place sur le pilier de gauche en entrant dans l’église. Il décorait autrefois le réfectoire du couvent des Capucins.
Il s’agit d’une huile sur toile du Saint prêchant, la main droite ouverte arborant le monogramme du Christ en lettres rouges sur un soleil doré, la main gauche bénissant les fidèles qui l’écoutent avec attention.
Les nombreuses représentations de ce Saint par des peintres italiens s’expliquent par le rôle important qu’il joue dans le contexte économique et religieux agité de l’époque (début 15e siècle).
Les Capucins sont une branche de franciscains fondée en 1528. Ils se distinguent par le capuce long et pointu, le membre le plus connu aujourd’hui est le Padre Pio.

La déploration             Le Baptême du Christ   Le repentir de Pierre

La glorification de St Jean Baptiste

L'éducation de la Vierge

 

 

8 Le chœur

Le cœur frappe par la simplicité du vitrail central. Les documents conservés montrent la riche composition du vitrail précédent, détruit lors d’un coup de vent en 1963. La verrière néo-gothique montrait alors Saint Jean soutenant la Vierge, entouré de quatre personnages portant les instruments de la Passion.
L’autel post Vatican 2 a réutilisé l’autel précédent, datant de 1662, détérioré lors de la chute du vitrail. L’ancien tabernacle est exposé dans l’aile sud, dans le creux de l’ancienne porte de la chapelle Saint Pierre.
Deux médaillons en marbre blanc du 18ème siècle représentent Saint Pierre et Saint Paul.
A noter deux petites consoles en bois doré.

Chœur actuel

Ancienne verrière

Vue vers 1930

 

9 Les ex voto

Deux maquettes de voiliers sont suspendues de chaque côté du chœur. Celle de gauche, nommée « l’Assomption » en l’honneur de la Vierge Marie, est un trois-mâts du type de ceux qui réalisaient la traversée de l’Atlantique. Celle de droite, nommée le « Saint Pierre » est un navire de guerre à deux rangées de canons.

Ces maquettes ont été construites et donnée par les frères Cadin vers 1850. Elles ne semblent pas représenter des navires ayant réellement existé, et l’on ne sait pas si leur confection correspond à un vœu ou à un remerciement particulier.

 

10 Les autels

L’autel principal est l’ancien autel récupéré après la chute de la verrière du Cœur. Il a été avancé de façon à permettre la célébration de la messe face au peuple, selon les autorisations émises par le Concile de Vatican 2.
L’autel de Sainte Anne, ainsi nommé du fait du sujet du vitrail le surplombant (Marie présentée au Temple par ses parents) est également l’autel du Saint Sacrement, où réside réellement pour les Chrétiens le Seigneur sous l’espèce du pain.
L’autel de Saint Jean baptiste est inutilisé actuellement.
L’autel du Rosaire (en lien avec le tableau qui le surplombe) provient de l’ancienne chapelle des Capucins, comme on peut le vérifier par la présence de la « conformité » (les bras du Christ et de Saint François se croisent, avec les marques de la crucifixion et des stigmates).
Devant la porte fermée de l’ancienne chapelle Saint Pierre, on remarque l’ancien tabernacle du chœur, rescapé de la chute de la verrière principale en 1963.

Ancien Tabernacle             Autel du Rosaire        Autel Sainte Anne

11 La chaire

Chaire de Mathurin TAVARSON et Jean BILY en 1764. Bois tourné.
Chaire en bois ciré sans polychromie. Statue sur la faite : Ange avec trompette, coquille et fleur de lys.
L’œuvre a été restaurée en 1998/1999.
Cette chaire a été construite après la destruction de la chaire primitive : lors d’une incursion violente de protestants trouvant la chapelle Saint Yves trop petite pour un mariage, le Pasteur prononça un prône du haut de la chaire. Après récupération des lieux, la chaire « souillée » fut détruite et remplacée !

 

 

12 Le bénitier et les fonts baptismaux
Situé au sud-ouest de l’église, le bénitier en granit est certainement un ancien baptistère. Les baptêmes, normalement réservés à l’église paroissiale, donc celle de Batz, furent cependant autorisés au Croisic à partir de 1521. La forme octogonale est très typique des anciens baptistères : le huitième jour étant celui de la Résurrection (« Premier jour de la semaine »).
Les fonts baptismaux en marbre noir (18ème s.) installés près du tableau de la traversée de la mer Rouge (symbole du baptême) et sous celui du baptême du Christ, proviennent de l’ancienne chapelle Saint Pierre, démolie au 19ème siècle.

Bénitier octogonal                                bénitier ancienne chapelle

 

 

13 Les pierres tombales

Jusqu’en 1840, le cimetière était situé au sud de l’église. Lors de sa désaffection, le curé Bigaré décida de récupérer quatre pierres tombales de familles illustres, et de les insérer dans le dallage près du chœur :
Juliette Yviquel, (+1708) épouse de Charles de Kerliviny, propriétaire de l’Hotel d’Aiguillon
Jan Dubochet (+1732) ancien maire du Croisic, veuf de Jeanne Yviquel
Thobye Dubochet de la Porte (+1719)
Renée André, veuve Dessaleurs (+1710) dont la famille donna trois maires au Croisic et fit construire la vielle demeure place Saint Yves.

 

 

 

 

 

14 Les cloches

Au-delà de l’appel aux cérémonies, les cloches de nos églises ont toujours fait office de moyen d’avertissement pour toutes les occasions de la vie : rassemblements, alertes, heures, glas...
Le clocher du Croisic abrite six cloches :
• La Michelle, datant de 1524, rescapée de la Révolution, qui sonne toujours les heures et l’angelus (700 kg, Sol3) depuis la lanterne.
• La Marie Louise, datant de 1827 (800 kg, Mi3) dans la partie haute du clocher. Elle participe au carillon.
• La Thérèse de l’Enfant Jésus, datant de 1932 (500 kg, La3 #) dans la partie haute du clocher. Elle participe au carillon.
• L’Anne Josèphe Jeanne, datant de 1932 (1400 kg, Ré3) dans la partie basse du clocher. Elle participe au carillon.
• La Piéta, datant de 1932 (1950 kg, Do3) dans la partie basse du clocher. Elle participe au carillon.
• La Marie Jeanne, datant de 1783, oubliée dans son campanile par la Révolution (90 kg, Sol4). Elle ne sonne qu’une fois par an, actionnée depuis l’intérieur de l’église, pour la fête de la mer du 15 août.

Des mesures précises effectuées sur les cloches montrent qu’elles ne sonnent pas exactement juste... tout en étant harmonieuses (par exemple, l’inscription sur la Thérèse de l’Enfant Jésus indique Sol, quand le son réel est La#...)

 

 

 

 

 

 

15 L’orgue

L’orgue a été construit en 1895 par Louis Debierre, facteur d’orgue à Nantes, qui récupéra un buffet en chêne construit par Pierre-Alexandre Ducroquet pour un orgue de salon à La Rochelle. Louis Debierre récupéra également l'ancienne console de l'Orgue de Chœur construit par Cavaillé-Coll pour l'église Saint-Clément de Nantes. Il possède deux claviers à mains et un à pédales.
La balustrade est une ancienne table de communion, d’origine inconnue.
Une partie importante des tuyaux sont d’origine et en bon état.
L’orgue a été restauré une première fois en 1972 par Jean Renaud, puis en 2022 par Nicolas Toussaint.
Il présente trois plans sonores, permettant l’interprétation de pratiquement toutes les œuvres pour orgue.
Grand-Orgue : Etendue : C1-G5 (56 notes). Montre 8 ; Salicional 8 ; Bourdon 8 ; Prestant 4 : Cornet V ; Plein-jeu IV
Récit expressif : Etendue : C1-G5 (56 notes). Cor de nuit 8 ; Gambe 8 ; Flûte 4 ; Doublette 2 ; Larigot 1 1/3 ; Trompette 8
Pédale : Etendue : C1-F3 (30 notes) Soubasse 16
Cet orgue a remplacé un orgue rapidement installé après la Révolution.
On ne sait pas bien le destin du premier orgue qui pourrait remonter à 1675. Un inventaire de 1794 indique qu’il comportait trois claviers à mains et un clavier à pédales, et qu’il avait coûté « plus que celui de Batz et moins que celui de Guérande ».

 

 

 

 

 

16 Le mécanisme d’horloge

À l’initiative de l’association du patrimoine de Notre-Dame-de-Pitié et en partenariat avec la Ville du Croisic et la paroisse saint-Yves de la côte sauvage, l’ancien mécanisme de l’horloge de l’église, auparavant placé en haut du clocher, a été descendu dans le cadre des travaux de restauration réalisés, pour être placé dans l’église à la vue du public.

Ce mécanisme acheté par la commune en 1883 à la maison Pellerin frères (successeur Lussault) à Tiffauges (Vendée) est remplacé depuis plusieurs années par une horloge électronique. Une fois démonté, il a été entièrement nettoyé et restauré gracieusement par un ancien horloger résidant au Croisic, M. Dominique Barbé, et vient d’être installé au fond de l’église dans une vitrine  Ce mécanisme âgé de 144 ans témoigne de la qualité des installations techniques du XIXe siècle qui rythmaient autrefois la vie quotidienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17 Les travaux lancés à la suite du 500ème anniversaire
L’association des Amis de Notre Dame de Pitié a été fondée en 1991 sous le vocable « Association du 500ème anniversaire de l’église Notre Dame de Pitié du Croisic » avec l’objectif de promouvoir les restaurations indispensables, en lien avec la Ville du Croisic, propriétaire, et les acteurs institutionnels.
Ces travaux se sont étalés de 1994 à 2022.
Le travail a débuté avec la restauration de nombreux tableaux : Le couronnement de Saint Jean Baptiste, Saint Pierre, la déploration du Christ, l’immaculée Conception, Marie Madeleine, le passage de la mer Rouge, la guérison des dix lépreux, l’éducation de la Vierge.
En parallèle, L’angelot de la chaire, le tabernacle de la chapelle du Rosaire et les deux médaillons de marbre du cœur ont été restaurés, la façade Nord a été nettoyée par des bénévoles, et la porte sud, dite « porte des morts » a été réouverte pour rendre l’église accessible à tous.
La seconde partie des travaux de rénovation a concerné la structure de l’église : Réfection des escaliers d’accès au clocher (en pierre en colimaçon, puis en bois au-dessus des voûtes).
Puis ce fut le tour de la toiture sud, le campanile et la tribune d’orgue.
Enfin, les façades ont été ravalées, redonnant à la pierre sa teinte d’origine.
Parmi les éléments qui restent à restaurer : les bancs  datent de l'époque du Recteur Bigaré, ce qui explique leur état. 

 

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